Du racisme et de la xénophobie
Il est, me semble-t-il, deux mots beaucoup trop galvaudés dans les médias ces quelques dernières années : le racisme et la xénophobie. Mais à trop éluder l’éthymologie et l’histoire des mots, on en fini par les utiliser à tort et à travers pour ne plus convaincre[1] mais persuader[2].
Le racisme
Le racisme est le plus utilisé des deux. Et je le comprends. Il évoque des sentiments très forts et répond bien aux exigences télévisuelles : il est court et facile à prononcer. Tout le contraire de xénophobie. Cependant, il n’est plus utilisé, de nos jours, que par analogie avec les grands régimes totalitaires du XXe siècle. Mais c’est oublier trop facilement que la France a été un régime raciste jusque même au début de la Ve république.
Revenons à la racine. Wikipédia nous en dit, sources à l’appui :
Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat de l’existence de races humaines, considère que certaines races sont intrinsèquement supérieures à d’autres.
Cette phrase est courte mais contient trois informations importantes :
- le racisme est une idéologie et c’est par conséquent tout un mode de pensée qui se construit autour de cette idée ; traiter quelqu’un de raciste juste parce qu’il a parlé de race blanche ou race noire est stupide : ça n’est pas suffisant pour définir une idéologie,
- le racisme postule que le genre humain se subdivise en races distinctes, ce qui n’a pas spécialement de sens si l’on oublie — ce que l’on fait trop souvent — la troisième partie qui est :
- le racisme postule que ces races sont hiérarchisées.
Pourquoi je vous raconte ça ? Parce qu’il est important de savoir quand et pourquoi utiliser ce mot mais, par-dessus tout, quand et pourquoi ne pas l’utiliser. La troisième partie est la plus importante des trois. Si je parle en effet de race blanche ou de race noire, cela ne suffit pas à faire de moi un raciste, tant que je ne postule pas que ces races sont effectivement hiérarchisées — i.e : quel certaines sont subordonnées à d’autres et ont moins de droits. C’est une condition nécessaire, mais non-suffisante. Je conviendrai avec vous que ceux qui parlent de races n’en parlent que rarement sans sous-entendre cette hiérarchisation. Mais une forte fréquence statistique ne suffit pas à énoncer une règle universelle.
Et je vais vous avouer quelque chose : je préfère plus souvent parler de races blanche, noire, arabe ou asiatique que de parler d’origine. Et la raison est simple : je trouve xénophobe que de dire d’une personne dont les grand-parents sont algériens, maliens ou thailandais qu’il est d’origine algérienne, malienne ou thailandaise car c’est insérer là un distinction qui n’a pas lieu d’être. On ne peut décemment pas parler d’une personne née, ayant toujours vécu sur le territoire français et ayant nationalité française qu’elle est d’origine tunisienne ou malienne surtout quand sa lignée est française sur deux ou trois générations. Sinon, à partir de combien de générations peut-on commencer à accepter qu’une personne soit d’origine française ?
Et c’est plus flagrant encore lorsque nous parlons de familles qui sont arrivées en France aux premiers temps de la colonisation : beaucoup petit-enfants ou arrière-petit-enfants ne savent rien du pays où son nés leurs grand-parents ou arrière-grand-parents et n’y ont jamais foutu les pieds. Je refuse de considérer ces personnes comme autre chose que d’origine française.
Mais reste qu’il y a un problème : en France, une part de la population française continue de subire des vexations répétées voire des violences — policières ou non — bien plus que le reste de la population française. Et pour pouvoir parler et dénoncer ces violences, il faut bien donner un nom à ceux qui les subissent. Moi, j’utilise parfois le mot race. C’est un mot comme un autre. De la même manière que je sais que certains membres des Indigènes de la République nous appellent, nous, les blancs français sur plusieurs générations, les souchiens. C’est un mot comme un autre. Cela ne suffit pas à faire naître du racisme.
Le truc, c’est que le racisme en tant que tel n’existe presque plus en France. Il n’y a plus guère que quelques groupuscules néo-fachos comme les potes à Soral pour encore affirmer fièrement une hiérarchisation des races. Et c’est bien ce qui est inquiétant : ce qui était auparavant un racisme triomphant et affiché est devenu un racisme latent, que l’on cache, dont on ne parle pas mais qui est bien là. Le racisme à la papa s’est transformé en sournoise xénophobie.
La xénophobie
C’est le terreau du racisme. Mais là où le racisme constitue une idéologie, la xénphobie constitue une réaction plus primale, moins cérébrale. Le racisme n’est que la tentative de rationalisation perverse de la xénophobie. Mais qu’est-ce que la xénophobie ? Éthymologiquement, le mot dérive du grec ancien ξένος (xénos), « ce qui est étranger » et φόβος (phóbos), « la peur, la méfiance ». La xénophobie est donc la peur ou la méfiance de ce qui est étranger. Mais encore faut-il répondre à la question : étranger à quoi ?
Dans son acceptation courante, la xénophobie est la peur de ce qui est étranger à un territoire. C’est le fameux tonton raciste que tout le monde connaît : l’oncle Bernard qui « n’a rien contre les étrangers tant qu’ils restent chez eux ». Rigolez pas, j’en ai un comme ça dans la famille…
Mais voyons les choses en face : la xénophobie n’est pas circonscrite à un territoire donné. Le même oncle Bernard, qu’il soit en France ou au Japon, n’aura toujours « rien contre les étrangers tant qu’ils restent chez eux ». La xénophobie ne peut en fait se définir que comme la peur ou la méfiance de ce qui est étranger à soi-même. C’est la raison pour laquelle l’oncle Bernard est beaucoup plus dérangé par ses voisins noirs que par les touristes suédois qui lui ont demandé leur chemin l’autre jour. Car l’oncle Bernard a culturellement beaucoup plus en commun avec ces touristes suédois qu’avec ses voisins noirs. Vous savez, le fameux « les bruits et les odeurs » ?
Ce n’est qu’en partant de cette réflexion que l’on peut alors comprendre que toute politique reposant sur le contrôle des flux migratoires est fondamentalement une politique xénophobe. En effet, pourquoi fermer les frontières ? Parce qu’on ne veut pas que n’importe qui mette les pieds sur le territoire. Pourquoi ne le veut-on pas ? Parce qu’on ne sait pas qui sont ces gens. Et quel est le problème ? On s’en méfie. Point made : vouloir contrôler les flux migratoires n’a pour unique explication la méfiance de ce qui est étranger, soit la définition exacte de la xénophobie. Après, chuis pas contre une discussion sur la légitimité de cette politique, hein ! Faut juste assumer et appeler un chat, un chat…
C’est là que l’on se rend compte que tenter de faire passer le FN pour un parti raciste est une mauvaise manœuvre. Le FN n’est pas raciste : il ne pourrait pas se le permettre ; cette idéologie a fort heureusement trop mauvaise presse et fait encore l’objet d’une forte vigilence citoyenne. Non, le FN a compris qu’il n’avait rien à gagner à être un parti raciste et c’est tout ce qui est flippant dans cette histoire.
Car le FN est un putain de parti xénophobe…
J’ai lu avec intérêt ton article m’intéressant moi-même particulièrement à ces questions depuis mon arrivée aux USA il y a de cela un an.
Si je suis globalement en accord avec ton discours et notamment la distinction nécessaire entre les notions de racisme et de xénophobie, je me permets de t’interroger sur ton utilisation du mot race. Avant d’aller plus loin je me permets également de rappeler que les scientifiques auquel tu accordes beaucoup d’importance, et notamment les biologistes s’accordent de façon consensuelle sur la non-définition scientifique du mot race ; id est, le mot race est définit de façon politique et non scientifique, il s’agit bien là d’une idéologie.
Contrairement à l’anglais, nous utilisons indifféremment le mot «race» en parlant de nos semblables ou d’autres espèces animales. Comment alors ne pas tomber dans le travers que tu dénonce et d’appliquer aux hommes la catégorisation ainsi que la hiérarchisation qui en découle chez les autres animaux ? Tu opposes le mot «race» au mot «origine» que tu décris -à juste titre- comme inadapté. N’y a-t-il cependant pas d’autres mots susceptibles de mieux convenir à ton utilisation que je comprends comme une description purement physique des personnes ? Je pense avoir trouvé réponse dans le probable anglicisme «ethnicité» et souhaiterais avoir ton opinion là-dessus.
Pour être sûr que nous utilisons la même définition, je me suis permit de coller ici la définition de Larousse du mot race :
Nota-Bene, Le site de Larousse m’avertit de suivre mon choix, de respecter le «do not track» et ainsi ne pas être traqué/pisté sur leur site !
C’est ce que j’essaie d’expliquer : la catégorisation n’implique pas la hiérachisation. Il est vrai, la plupart du temps les deux vont de paire. Il est rare de parler de races pour ne pas les hiérarchiser. Mais le premier n’implique pas le second. En tout cas, pas dans mon logiciel. Et ça se passe comme ça chez les animaux : affirmer que les siamois sont supérieurs aux birmans n’a pas vraiment de sens. On nutilise chez les animaux le mot race que pour qualifier un animal selon un ensemble de caractéristiques physiques plus ou moins flous. Tout ceci n’a rien de scientifique, je te l’accorde, mais globalement, on se comprend quand-même. La race est une composante de l’idéologie raciste mais l’idéologie raciste ne se résume pas qu’au concept de race.
Comme je l’explique : c’est un mot comme un autre. Je l’utilise personnellement par analogie avec les autres animaux pour pouvoir qualifier certaines populations qu’il me semble important de pouvoir qualifier pour pouvoir dénoncer les vexations et les violences dont elles sont victimes. Car si nous ne pouvons pas qualifier quelque-chose ou quelqu’un, comment pouvoir en parler ? Les poilitiques font ça très bien de supprimer ou modifier le sens des mots pour rendre inconcevables certains concepts pour rendre impossible leur dénonciation. C’est ainsi qu’un plan de licenciement est officiellement devenu un plan de sauvegarde de l’emploi. Comment être contre un plan de sauvegarde de l’emploi !?
J’utilise un mot parce qu’il en faut un. Mais je ne suis pas dogmatique : je veux bien que l’on réfléchisse tous ensembles pour trouver un mot qui soit moins connoté.
C’est effectivement un mot qui qualifie une description purement physique des personnes et c’est voulu. Encore une fois parce que certaines parties de la population française sont isolées à cause de ces caractéristiques physiques. Les skin ne tabassent pas des noirs parce qu’ils affirment qu’ils sont mauvais en maths ou qu’ils courent trop bien. Il les tabassent parce qu’ils sont noirs. C’est exactement le même problème lorsque Sarkozy parle d’un « musulman d’apparance » pour désigner un type basané qui a visiblement beaucoup d’arabes dans sa lignée.
Mais ethnicité me convient parfaitement et je l’utiliserai à partir d’aujourd’hui !
Pour finir, la définition du Larousse me semble souffrir d’un problème : elle est idéologique. Je trouve déjà assez problématique la séparation entre la définition pour les humains et celle pour le reste des animaux. Encore de l’humano-centrisme… Mais surtout la fin de la définition pour les humains me dérange : « Les progrès de la génétique conduisent aujourd’hui à rejeter toute tentative de classification raciale chez les êtres humains.) »
Il ne me semble pas très honnête intellectuellement de rejeter toute classification raciale chez l’humain mais pas chez les animaux. Surtout quand la définition pour les animaux est aussi simple et vague que : « Population animale résultant, par sélection, de la subdivision d’une même espèce et possédant un certain nombre de caractères communs transmissibles d’une génération à la suivante. ». Bien sûr, si l’on excepte l’aspect séléction, la couleur de peau ou d’autres caractéristiques physiques sont des éléments transmissibles d’une génération à l’autre. C’est la raison pour laquelle les médecin parlent d’un enfant métissé noir et blanc comme d’un enfant « présentant des traits négroïdes » (c’est un terme médical, je vous l’assure). Pourquoi ne pourrait-on pas garder cette simple définition pour l’être humain ?
Mais je comprends ton point de vue : on ne peut pas nier l’histoire des mots. Et en particulier le mot race a une lourde histoire et n’a que rarement été utilisé en-dehors des idéologies racistes. Le mot ethnicité me semble bien convenir.
Je préfère le terme de profil propre à la police pour parler d’origine. Si le terme « origine » est inadapté le raisonnement est caduque, point.
Ensuite l’idéologie raciste est profondément ancrée dans notre culture et dans notre langage. Lorsqu’on parle l’ensemble de nos ancêtres, élevés dans une France raciste, s’expriment par notre bouche. Il suffit de voir le nombre d’insultes homophobes ou misogynes – tarlouze, pute… – employées dans le langage courant (et comme elles évitent le profil de l’homme hétérosexuel). De manière similaire, le double emploi des termes « femme » et « fille » est frappant. On fait quoi pour rééquilibrer la balance, on crée deux mots ou on remplace « garçon » et « homme » par « fils » et « mari » ? « Ce mari de 20 ans que vous apercevez là… » ?
Le terme de race peut être employé de manière innocente par l’homme blanc que vous êtes, mais il est chargé par le poids de nos ancêtres, racistes, misogynes et xénophobes.
Bonne nuit, je lirai votre commentaire demain
Parle pour toi. Moi, ça va très bien, merci
C’est précisémment un point que j’aborde dans l’article : il serait temps de se réaproprier les mots pour ce qu’ils
signifie et non pour ce que l’on pense qu’il signifie. En ce qui me concerne, je n’ai aucune honte à l’employer. Ce que la France a pu faire, ce sont d’autres que moi qui l’ont fait et je ne me sens pas coupable pour ça. Quand j’emploie un mot, j’essaie de l’employer pour ce qu’il signifient sans avoir à subir le poids des culpabilités des autres.
Et j’ai aussi beaucoup de mal avec ce discours grandiloquand sur « la faute de nos ancêtres ». Le peuple blanc n’est pas plus que le peuple noir un peuple uniforme. Il y a eu des salopards, il y a eu des juste (même s’il y a probablement eu plus de salopards). Je n’aime pas uniformiser des populations.
Nos ancêtres sont comme nous : naturellement gentils, tragiquement grégaires.
Article dont la première partie est intéressant sur la différence entre racisme institutionnel et réaction épidermique spontanée et singulière. Mais la seconde partie démontre une faiblesse philosophique et politique manifeste. Vouloir appliquer au monde humain les caractéristiques du monde informatique et d’internet est naïf. Pour aller vite des textes pour approfondir :
Georges Marchais – Parti Communiste Français – immigration et laïcité
https://www.youtube.com/watch?v=LG2BA9SxClM
– Régis Debray – Eloge des frontières
– Simone Weil – L’Enracinement : Ou Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain
– Hugues Lagrange – Le déni des cultures
Cornelius Castoriadis – Une leçon de démocratie (1989 – Chris Marker)
http://www.derives.tv/Cornelius-Castoriadis-Une-lecon-de
https://comptoirdotorg.files.wordpress.com/2015/06/lasch.jpg
« vouloir contrôler les flux migratoires n’a pour unique explication la méfiance de ce qui est étranger, soit la définition exacte de la xénophobie. »
Phrase totalement dénuée de sens. La France est donc xénophobe envers tous puisque nous avons besoin d’un passeport et ou visa pour entrer en France,
Vous faites l’apologie de lasociété liquide. L’immigration c’est l’esclavage moderne. Un exemple, si on considère comme horrible les bateaux qui s’échouent sur Lampedusa. Et bien on à qu’a payer des armateurs comme taxi. On réinvente la traite négrières mais on est humaniste.
Vous ne vous plaignez donc pas de la Fuite des cerveaux ? Car un français bac +5 qui part aux USA. C’est un immigré pour ceux ci. Or il semble défendable et raisonnable pour des raisons de patriotisme économique de vouloir conserver nos meilleurs éléments dans des entreprises françaises par exemple. Les mêmes qui critiques les riches qui mettent leur argent dans des paradis fiscaux passe la frontière espagnol de manière « un peu minable » pour payer leur alcool moins chère.
En gros vous voyez la Terre comme un terrain vague ou les humains peuvent se déplacer sans règle. On peut parler de no man’s land qui porte bien son sens : terre sans homme. Autrement dit défendre un monde sans frontières – de la frontière nucléaire de l’atome, la peau de humains aux nations – c’est détruire la possibilité de sociétés humaines.
Bref pour finir une vision de la politique réduite au consommateur. Le monde vu par un touriste qui parcourt les musées comme des galeries marchandes, achetant des « souvenirs » de pacotilles.
Désolé pour le manque de tact.
Cordialement
Je t’avoue — je te tutoie, hein, c’est la règle ici — que ton commentaire n’a absoluement aucun sens pour moi mais, beau joueur, je le valide quand-même.
Il n’a aucun sens parce qu’il fait preuve tout à la fois d’un suprenant classicisme réthorique — je commence par être d’accord avec toi sur la première phrase pour mieux décontstruire ton argumentaire ensuite — et d’un niveau de pensée assez faible.
Alors que je m’étais efforcé, en écrivant ce billet, à prendre un sujet si sulfureux et tenter de l’exposer de la manière la plus dépassionnée possible, tu te contentes de poser une série de questions réthoriques misérables et dépolitisantes.
Prenons, par exemple cette phrase :
Si je suis ton raisonnement, il n’existe, donc que deux possibilités : traite nègrière ou fermeture des frontières. Un mode de pensée binaire assez navrant. Je ne parle pas de déraciner des gens de leur pays pour les faire venir ici, mais simplement de ne pas fermer les frontières de manière bête en fixant des quotas d’immigration — ce qui est, par ailleurs plus proche de la traite nègrière au sens où l’on ne laisse passer les frontières que les immigrants qui nous auront prouvé leur utilité.
Après cette analyser aussi passionée que minable, tu embrayes, par je ne sais quel truchement d’esprit, sur la question du patriotisme économique et de la fuite des cerveaux. Question pourtant autement politique et qui mériterait une dicussion plus intellectuelle qu’une question réthorique de base. Je vais te faire une réponse en forme courte : tu es tombé sur un mauvais client, je suis marxiste et j’en ai à peu près rien à battre du patriotisme économique. La question de la violence salariale en entreprise ou de l’aliénation au travail me semble des sujets hautement plus important que la prétendue fuite des cerveaux.
Et je ne vois pas, enfin, par quel biais d’esprit, tu finis par me prêter ce qui me semble être des intentions libérales dans ta dernière phrase alors que je ne me contente que de parler de la question raciale et de la xénophobie. J’y soupçonne tout de même un mode de pensée horrifiant en ce qu’il semble faire du pays du territoire le socle fondamental de la nature d’un humain.
Mais qu’il me soit permit de revenir sur le début de ton commentaire. Je ne comprends pas le rapport que tu fais entre ce que j’expose ici et l’informatique et internet. Et le name-dropping que tu pratiques — je te rassure, je connais les références, je n’ai pas attendu pour me cultiver — ne m’aide pas beaucoup. Que quelques personnes influentes ai tenu un discours — à mes yeux presque presque fachisant — sur l’importance de la nation dans la construction de l’être ne change pas grand-chose pour moi. Et la première référence que tu cites sera probablement la moins à-propos car il est bon, ici, de rappeler que le PCF — et Georges Marchais en particulier — s’est battu pour l’Algérie française. Et puisque tu cites des réfférences en mode Youtube, laisse-moi citer les miennes, Correa, éminant économiste et Président de l’Équateur a affirmé que le concept d’étranger n’existait plus. Alors peut-être que les choses ne sont pas aussi roses dans la réalité, effectivement, mais ça prouve qu’il existe dans gens pour penser l’immigration sous un autre angle.
Le concept d’étranger à un pays et d’émigration/immigration, est né avec les premiers grand empires et, en particulier, l’empire Romain. La nationalité, l’immigration ne sont en fin de compte que des outils au service des puissants pour assurer leur domination sur les peuples et, en particulier les peuples étrangers. Si la France ne veut pas de l’immigration, c’est simplement parce qu’elle est riche à en crever. Une richesse qui s’est bâtie — essentiellement durant la colonisation — sur l’oppression d’autre peuple et qu’elle refuse à en faire la guerre — en Lybie, par exemple — de la partager avec ceux qu’elle a pillé. C’est répugnant.
Alors que dois-je donc comprendre de ton intervention ? Qu’il est nécessaire de stopper l’immigration parce que les racines font un Homme et qu’un Homme sans racines n’est rien ?
Tenir de tels propos est effarant. Nous ne parlons pas de gens qui viennent en Europe parce que l’herbe est plus verte. Nous parlons de gens qui viennent en Europe parce que, la plupart du temps, leur pays est à feu et à sang. Nous parlons de gens qui connaissent les risques et sont près à mourir sur un bateau dans le mince espoir d’une vie meilleure.
Mais je me doute que venant de quelqu’un comme toi, ça ne doit pas être facile à comprendre. Je dis quelqu’un comme toi parce que rien qu’en laissant ton adresse email, tu m’en a déjà dit beaucoup sur toi. Je sais dans quelle école tu vas. Je sais ce qu’elle vaut et le non-diplôme qu’elle délivre. Par conséquent, je peux supputer vu son sans trop me tromper que tu es un petit bourgeois bien propre sur toi qui suffisamment les moyens pour payer son diplôme — parce qu’entre nous, tu n’a pas pu faire cette école pour la qualité des non-cours qu’elle délivre mais plutôt pour le réseau qu’elle entretient avec les grosses SS2I de France.
Je comprends que vu de ton statut de (futur) cadre moyen, les choses te paraissent si simples. Elles ne le sont pas.
La prochaine fois, avant d’essayer de donner des leçons à quelqu’un, assure-toi d’être en mesure de le faire et affine ta prose un peu plus.
(1) Bernard Stiegler : sur l’extrême-droitisation de la société
https://www.youtube.com/watch?v=5N4VmVLO_Co
(3) Comprendre facilement le travail de Bernard Friot en 10minutes.
(4) Le capitalisme mérite-t-il une bonne correction ?
(5) Quand des penseurs « critiques » désarment l’internationalisme…
(6) Grabiel Rabhi – Dette, crise, chômage : qui crée l’argent ?
(7) Dominique Pagani – Abécédaire philosophique : Q comme Qualité
Pour ce qui est d’ EPITECH. J’entre en 5ème année et j’aurai beaucoup à dire sur l’idéologie que cache sa pédagogie elle même critiquable et marketing. Et je viens d’une famille modeste (père et mère environ au SMIC) De plus je suis un défenseur sans concession du logiciel libre et de Richard Stallman.
Pour répondre en une citation à t’on article et commentaire.
« L’État a été l’instance superstructurale de la répression capitaliste. C’est pourquoi Marx le dénonce. Mais aujourd’hui, avec la mondialisation, le renversement est total. Alors que l’État-nation a pu être le moyen d’oppression d’une classe par une autre, il devient le moyen de résister à la mondialisation. C’est un jeu dialectique. »
Michel Clouscard
Ce n’est pas ta personne que j’ai critiqué mais ton discours. Celui ci est partiel car l’article du blog ne peut que recouvrir une partie d’une vision du monde. J’ai donc extrapolé à partir de cela. Ce qui m’énerve et c’est pour cela que j’ai mis le lien (1) vers Bernard Stiegler. Le peuple français manque d’attention de la part de Marianne qui symbolise la France. Et comme un enfant cela a des effets désastreux.
L’article est partiel or au lieu de donner à penser il finit sur une phrase définitive et binaire simpliste et médiocre. Si j’extrapole le but de l’article. Ce que je vois c’est quelqu’un qui à peur du Front National et pense pouvoir sortir ceux qui seraient tenté ou déjà sous l’emprise du coté obscur de la Force.
Quand à Xavier Cantat (2) c’est simple cet abrutit est soit disant écologiste or il méprise les gens qui auraient les « deux pieds dans la bouse » or ce sont les paysans qui sont dans cette condition. Donc il méprise ceux qui représente le fondement de l’écologie : l’agriculture et ses implications politiques. Car l’écologie c’est pas d’être binaire sur le nucléaire c’est de dire que l’Homme doit être le jardinier du monde et qu’il faut défendre le paysage et non la Nature. Si tu es marxiste un champ ce n’est pas la nature c’est une transformation de l’homme avec une accumulation de savoir-faire et de progrès technique.
Ton discours reviens au débat entre Rosa Luxemburg et Lénine sur l’avant-garde éclairée et les luttes de libération nationale. Tu te pense marxiste mais tu ne l’est pas puisque tu nies l’histoire.
Faisons une petite blague pour emmerder ses idiots de gauchistes des caniveaux :
Qu’est ce qui n’a ni couleur, ni odeur, ni « race », ni origine, ni patrie, ni religion et cetera ?
…
L’Argent et le Capital
mais aussi les gauchistes internationalistes adepte de l’altermondialisation.
Le mondialisme est un SIDA totalitaire et je pèse mes mots. Alors si tu méprise les français parce qu’il demande des protections, je te conseil de leurs dire en face. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas remettre en question soit réfléchir sur nos représentations et catégories pour penser le monde. Sauf qu’il faut le faire avec subtilité et humilité. Si tu connais Franck Lepage tu dois connaître l’éducation populaire. Cet article n’en n’est pas.
« Si la France ne veut pas de l’immigration, c’est simplement parce qu’elle est riche à en crever. »
Je pense que ton idéologie est morbide. Les animaux, les humains et les sociétés humaines on un instinct de conservation. Charité bien ordonné commence par soi même. Si tu es con au point de croire a ce que tu viens de dire ici je peux rien faire pour toi. Déjà sans le vouloir tu avoues ce qui se pense du côté du Front National qui est que l’immigration n’est pas une chance pour la France et que l’on va en crever….
En gros je suis coupable d’être français et j’ai une dette par le sang qui coule dans mes veines et je dois me sentir coupable de la colonisation. Par contre celle des ottomans jusqu’à Poitiers ? Elle compte ou non occidentaux sont par essence des victimes et les occidentaux sont par essence des coupables. Bref une vision racialiste du monde qui pense que la culpabilité se transmet par le sang et doit être payer par les descendants.
Par contre tu vas me dire et j’espère que tu connais la logique de l’argent dette (6) ou des livres comme Dette : 5000 ans d’histoire de David Graeber que le système monnétaire doit totalement être repensé et les dettes annulées. Ce avec quoi je souscris totalement.
Je résume ma critique de ta vision des frontières. La domination est au coeur de la politique. Etre libre c’est dominé sont destin. Tu es libéral par ta manière de nier les cultures, l’histoire les peuples et que la notion de société humaine est anthropologique.
Avant que les Hommes soient libre sur la Terre, il faut que des hommes soient libre sur leurs terres. Ton utopie prend comme prémisse sa propre finalité. En gros c’est une vision qui part de la finalité et veux que le réel si accorde. La politique c’est de la domination donc la démocratie c’est une société humaine qui se donne la volonté de dominé son destin. Es si des peuples ne veulent pas de ton idéologie, tu fais quoi ?
Les Croisades ont été faites au nom de Jésus Christ. Les colonisations au nom des Droits de l’Homme. L’URSS au nom du communisme. A chaque fois une perversion des idées pour le pouvoir. « Le bien et le mal n’existe pas. Il n’y a que le pouvoir. » Voldemort
Donc de l’individu vers le groupe, stimulé la volonté de liberté par l’éducation, l’instruction et les institutions doit être le combat. Mais cela ne peut se faire que par cercle de plus en plus large et seulement dans ce sens. Car l’empathie envers des gens très loin est souvent suspecte.
Pour cité Pagani (7). « La Qualité permet d’apporter ce que ne connais pas la science qui est la finalité ». Bref « ce qui est bien c’est ce qui me rapproche de mon objectif, ce qui est mal c’est ce qui m’éloigne de mon objectif ». « Sinon je fais comme Bush et je montre l’empire du mal donc je ne peux appartenir qu’au bien ».
En gros tu es du côté du bien puisque tu veux faire le bien. Mais on peut être en désaccord sur le bien et la politique. Encore une fois ce qui me casse les …. avec les gauchistes c’est qu’il s’érigent dépositaire du Progrès devant l’Éternel tel le Clergé donc être contre eux c’est tendre vers plein de gros mots : xénophobe, réactionnaire, fasciste, nazi….
Cordialement
Je vais essayer de me concentrer sur quelques points de ton commentaire parce que tu l’as visiblement écrit très en colère et donc il est partiellement incompréhensible.
On va commencer par le fond de l’article : je parle de sémantique. Ni plus ni moins. Je ne disserte que de la signification de deux mots, point. Y’a pas de politique là-dedans, y’a pas d’anthropologie, il n’y a que de la sémantique. Donc déjà, tout le volet politique de ton commentaire concernant Lénine, l’écologie, la mondialisation saute parce que c’est complètement hors-sujet. L’article n’est pas partiel et donne pas lieu à penser à quoi que ce soit parce qu’il ne se concentre que sur une problématique de sémantique.
Bon, alors partant de là, essayons de voir ce qui ne te convient pas là-dedans. J’ai l’impression que sur la base d’un petit millier de mots, tu t’es construit de moi une sorte d’image archétypal d’encarté politique ou un truc du genre. Tu dois m’imaginer chantant l’internationnale à l’université d’été du NPA ou du Front de Gauche parce que j’ai cité Marx. Et c’est invariablement que, comme beaucoup, tu fais l’erreur de glisser vers un volet politique de la vie de Marx, celui qui a débouché sur Trotski, Lénine et toutes ces choses.
C’est trop vite oublier que l’idéologie de Marx est une idéologie essentiellement économique et que je ne cite Marx que pour ses travaux économiques qui ont engendré, avec le temps l’école économique de la régulation. Laisse donc la politique en dehors de ça. Et abstient-toi de me qualifier de « gens de gauche » parce que j’ai peur de comprendre ce que tu sous-entends par là et je n’aime pas bien ça.
Venons-en à ce qui me semble être ta plus grosse critique — du moins ce que je crois en comprendre parce que c’est dur de dicerner quelque-chose de concret entre les ipse dixit — suis-je en train de prôner la mondialisation et nier les cultures ?
Bon, je sais pas trop où t’es allé cherché ça puisqu’encore une fois, je ne discute que de sémantique, mais allons-y. Je suppose que tu tires ça du paragraphe :
Oui, c’est vrai, je ne cache pas mon mépris pour les politiques protectionnistes ce qui n’elève toujours rien à l’analyse sémantique… Mais est-ce suffisant pour nier une culture ?
Penses-tu sincèrement qu’un peuple ne peut se définir que par sa terre ? Que sans territoire, aucun peuple ne peut avoir de culture ? Les bèbères du Sahara seraient heureux de l’apprendre de même que les natifs des État-Unis. Ces deux peuples ont en commun d’avoir été expropriés de leur territoires il y a quelques centaines d’années. Est-ce à dire qu’il n’ont donc plus de culture ?
D’ailleurs, peut-on résumer un être humain à sa culture ?
Bon, je méprise les politiques de fermeture des frontières, certes. Suis-je pour autant un « gauchiste internationaliste adepte de l’altermondialisation » ? Heu… Kamoulox ?
Je suppose que tu sous-entends par là que je souhaiterai l’instauration d’une espèce de gouvernement mondial qui unifirait tous les peuples ou tout ça… Mais putain, où est-ce que t’as trouvé ça !? Je suis désolé, mais pour le coup c’est vraiement toi qui réfléchit de manière binaire : soit on est pour le protectionnisme soit pour la mondialisation ? Mais qu’est-ce que c’est con, nom d’une pipe à crack ! En plus, je vois pas ce que l’altermondialisme vient foutre là-dedans parce que c’est précisément un mouvement politique qui a pour objectif de s’opposer à la mondialisation !
En quoi la non-fermeture des frontières serait un abandon des prérogatives régaliennes d’un État, sérieux ?
Mais j’aimerais revenir à cette partie de ton commentaire :
Alors bon, déjà, je n’avoue rien du tout. Ensuite, je n’affirme rien non plus. Oui, si le FN veut fermer les frontières, c’est parce qu’elle est riche à en crever et qu’elle ne souhaite pas partager avec les immigrants. Il se trouve que l’argument le plus récurrent du FN, c’est : les immigrés, ces assistés. Est-ce vrai ? Il semblerait que des études prouvent que non. Mais c’est tout de même ce qu’il se pense au FN. Mais quand bien même le serait-ce, est-ce à dire que l’immigration n’est pas une chance ? Bah s’il n’y avait que de la richesse économique à gagner peut-être, mais j’aime à croire que les gens ne font pas société que pour gagner du pognon, vois-tu. J’aime à croire qu’il n’y a pas que le pognon dans la vie.
Es-tu sûr que je sois le plus libéral de nous deux ?
Et la suite de ton commentaire ne me fait que plus froid dans le dos. On y retrouve un classique de réthorique, très utilisé en cours de primaire : c’est pas moi qu’a commencé, d’abord ! Si si ! Là :
Et ensuite, tu conclues sur des grandes phrases grandiloquantes genre :
Ah bon ? Quelle terre ? Qu’est-ce qui te permet d’affirmer qu’elle t’appartient plus qu’à un autre ? Viens essayer d’être libre dans ma chambre tu va voir si elle t’appartient tant que ça ! Cette phrase est tellement enprunte de nationalisme qu’on la croirait tout droit sortie de la bouche d’un FAF. D’où la question, probablement la plus pertinante à mes yeux : étant donné à quel point mon article t’a vexé, Thomas de la cinquième année d’ÉPITECH, dis-moi :
Tu votes FN ?